Entrons dans la nuit…

Programme du 8 Novembre 2025

Photographie Éric Aupol / Design graphique Pascal Béjean & Nicolas Ledoux ot

TRAME

2008

Durée : 14min  11 secondes

Entre congélateurs et mer, entre glacé et vivant, la visite du port de Boulogne sur Mer permet de sentir la trajectoire des journaliers du port. Un sillon devant eux ponctué d’actions répétées qui font partie de ces hommes et de ces femmes. Un ventre froid où circulent toutes les marchandises issues de la mer, et la main qui transforme et digère celles-ci en produisant pour les estomacs de tous. Les poissons débarqués dans un fracas de caisses et de voix, l’écho des appels de la criée comme un chœur d’hommes pour un matin brumeux, la main de la femme qui retire la peau du hareng dans une déchirure organique, le couteau qui tranche dans la chair du poisson, la résonance et le ronron permanent des congélateurs qui stockent la marchandise. Cette lente mutation s’opère sous nos yeux avec des mouvements virevoltants d’instruments, une confiture de gestes répétés. Le chemin qu’empreinte chaque poisson, chaque crustacé est comme tracé d’avance, inéluctablement. Le cycle se reproduit et tout le monde est étonné devant ce tour de magie.

Arcs © Hervé Birolini

DES POSSIBLES

Création le 1er Novembre 2025 dans le cycle Acousma du GRM

Commande du GRM

Pièce diffusée en 20+1  (20 canaux + 1 sub)

Durée 21min 32sec

Cette pièce s’inscrit dans le cycle de l’énergie que j’ai imaginé. Dans ce cycle, j’explore le pouvoir sonore de l’électricité. Engagé depuis 2020, ces recherches se  composent d’un ensemble de pièces électroniques live : en solo, en duo, pour ensemble. DES POSSIBLES en sera le pendant acousmatique ; elle ouvre un champ vers l’infini sonore des possibilités offertes par l’énergie électrique. De la foudre qui déchire les cieux et embrase les arbres, à la lumière qui éclaire villes et campagnes, du moteur qui a allégé le travail humain, jusqu’à l’apprentissage profond de l’informatique moderne, une seule matière est à l’œuvre : l’électricité. C’est aussi ma matière : un flux d’électrons qui met en mouvement l’air grâce à la membrane des haut-parleurs. Une source acoustique, quand l’arc devenu plasma fend l’air et pulse. Une confrontation s’engage entre l’infini des potentialités et la finitude des ressources humaines et terrestres. Un infini qui est aussi musical : celui des synthétiseurs, des combinatoires, des timbres, des textures concrètes et électroniques, des espaces sonores. Une pièce conçue comme une usine électrique, métaphorique et vibrante.

Hervé Birolini.